Pourquoi les Nains?

Essai de liste des choses qui m’ont poussé à écrire sur ce charmant petit peuple…

– Parce que les barbes, les haches, la bière, les chants et la rudesse des manières dissimulant un cœur en or. Et que bien entendu, tout n’est pas aussi simple.

– Parce qu’ils forment une société compacte, solidaire où l’individu est gommé par le devenir collectif. Et que ça m’intéressait de glisser des individualités dans ce schéma.

– Parce que Gimli, imperturbable, infatigable, déterminé, fier, sain, simple. Et amoureux d’une Elfe qu’il n’aura jamais.

– Parce qu’ils ont tendance à creuser longtemps pour obtenir ce qu’ils veulent. Et que souvent, ils creusent trop profondément, hélas.

– Parce que les Nains manipulateurs, couards et mesquins dépeints dans Bilbo méritaient un autre sort. Et que Peter Jackson était d’accord avec moi.

– Parce qu’ils sont la pierre, l’acier et tout ce qui nous parait immuable et rassurant dans la Fantasy. Et que par conséquent, les adversaires ne leur manquent pas.

– Parce qu’ils ont la nuque raide. Et que s’élever face à l’ennemi, comme s’indigner face à l’obscurantisme, y va de notre santé mentale.

– Parce qu’en affrontant à Dragon, un Géant ou un Orc, ils ne sautillent pas pour tromper la mort mais font face courageusement. Et qu’ils saignent pour ça.

– Parce qu’en 3500 pages, pas un Nain ne s’est plaint de son sort, souvent dramatique. Et qu’aucun héros maniéré ne peut en dire autant.

– Parce qu’au-delà de la rancune, ils ont de la mémoire. Et qu’on manque plus de l’un que de l’autre de nos jours.

– Parce qu’ils ont de la lumière dans les yeux quand ils découvrent un trésor caché. Et que cette lumière a cruellement oublié leur monde.

– Parce qu’ils ne se battent pas pour les territoires ou la gloire mais bien pour l’honneur et leur foyer. Et qu’ils préfèreront mourir plutôt que de déroger à cette règle.

– Parce qu’ils nous ressemblent dans ce que nous avons de plus noble. Et qu’ils nous renvoient nos faiblesses à chacun de leurs actes.

– Parce que je viens d’une ville où l’on a longtemps creusé la terre pour en arracher le charbon. Et qu’on a arrêté après avoir épuisé des centaines de milliers de forçats.

– Parce qu’ils incarnent l’expression « vaincre ou mourir ». Et qu’ils ne partent jamais favoris.

Et enfin, et surtout, parce qu’aucun Elfe, Humain, Gnome ou Orc, ne pourra s’installer avec autant de classe dans une auberge de pierre, sur un banc de chêne massif, une chope de deux litres dans les mains, couvert du sang ennemi, l’air serein, la pipe bourrée, l’œil malin dévorant la salle et le sourire en coin de celui qui a accompli son devoir et qui s’offre la seule récompense après laquelle il court depuis sa naissance:

Un instant de paix.

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